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La difficulté à devenir autonome pour les jeunes

  • astilquin
  • il y a 49 minutes
  • 2 min de lecture

Je rencontre de nombreux jeunes diplômés, brillants, sensibles, lucides, qui, au moment d’entrer sur le marché du travail, se sentent… empêchés. Non pas par manque de compétences, mais par une difficulté à se concevoir adultes. Comme si grandir était devenu un défi existentiel.


Notre société valorise pourtant l’individu autonome, capable de se créer lui-même. Mais dans le même temps, les jeunes sont tiraillés par les injonctions de réussite, la peur de décevoir ou même la dépendance affective et matérielle.


En 2015, Isabelle Duret (docteure en psychologie) et Sandra Legendre (psychologue clinicienne) décrivaient ce paradoxe dans leur étude : « Devenir « Tanguy » comme réponse aux contradictions d’une société de l’auto-engendrement et de l’auto-entreprise.»


Elles font quelques constats clés :

👉 Très tôt, les parents se préoccupent de garantir à leur enfant un développement personnalisé afin qu’il « trouve sa propre voie dans la vie ». Ils s’efforcent à être de bons parents sans être des modèles identificatoires, quitte à s’épuiser

👉 Par ailleurs, le désir d’enfant étant souvent devenu un choix d’épanouissement personnel, les parents ont tendance à combler leurs enfants, devançant leurs désirs, diminuant les limites et interdits.  Résultat : des jeunes moins confrontés à la frustration et aux décisions difficiles.

👉 Les parents doivent de plus composer avec des éléments nouveaux : la place des réseaux/écrans et celle de la vie professionnelle des deux parents. Sans compter que les solidarités familiales se sont estompées...

👉 Le confort matériel ou la continuité d’une lignée familiale peuvent encore limiter l’élan d’individuation.

👉 Le message social est parfois paradoxal :

 “Construis ton destin par toi-même”… mais “réussis selon les codes familiaux et culturels.”


Cela peut mener à des crises de sens, des périodes de stagnation, de dépression, de repli, des retours au foyer comme refuge.


✨Mais ces crises peuvent aussi devenir des opportunités de transformation.

Elles obligent à une reconfiguration des liens familiaux, à une meilleure compréhension des rôles générationnels et à une vraie différenciation.


Si je regarde ma propre expérience, mes enfants m’ont obligée à revoir mes certitudes. Ils m'ont entraînée sur des voies que je n’aurais jamais envisagées, avec fébrilité, avec difficulté ; mais toujours au service de la confiance et de la créativité.


Et quand j’observe les familles des jeunes que j’accompagne, je retrouve ce même passage sensible : celui où l’autonomisation devient un défi partagé.

Mon rôle est alors d’aider chacun à retrouver un peu de sérénité, à traverser les incompréhensions intergénérationnelles, à rendre ce passage plus aisé. Je suis le témoin privilégié d’une communication qui se réinvente… et cela me rappelle que l’autonomie n’est jamais un acte individuel : elle se construit dans la relation, la confrontation et la différenciation



 
 
 

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